vendredi 22 décembre 2006

Ségrégation.

Une marée de chiens-loups se heurtent contre la Ville, si proche et propre.
Ils sentent la distortion, la différence entre la main humaine qui les nourrira et la main humaine qui les châtira.
Ils savent l'absurde, la différence entre la morsure amicale de l'acceptation et la morsure létale de la traîtrise.
Les chiens-loups n'existent pas arbitrairement, ce sont les métisses du coeur et les étrangers de partout. Les Loups des steppes, si vous préférez, ceux qui appartiennent au Néant des choses indéfinies, au chaos et qui poussent dans les zones parapatriques du Monde.
Ils s'adaptent facilement car ils savent que c'est aussi facilement que leur rejection s'opère.


"Le poète est toujours malheureux parce que rien ne remplace pour lui ce qu'il voit en rêve" Vigny

Les Bas-Bleus



Une drôle d'expression, pour désigner une femme qui nourrit des prétentions littéraires ou une écrivaine pédante, est sans contredit celle qui nous vient des derniers siècles, "bas bleus" (à noter, bien que ne s'adressant qu'aux femmes, que l'expression demeure masculine, c'est-à-dire "un bas bleu"). De manière plus étendue, on accorde cette sentence à une femme dont on ne se soucie pas de connaître la couleur de ses jarretières, parce qu'elle se préoccupe trop de ses lectures ou autres études.

L'origine la plus probable d'un tel terme nous viendrait de Londres et serait en fait une traduction littérale de bluestocking, un groupe littéraire tenu par une certaine Mrs Montagüe, auteure elle-même. Elle invitait hebdomadairement des femmes partageant les mêmes goûts en littérature qu'elle afin de discuter sur le sujet. Étonnamment se joignait à ce salon un dénommé Mr Stillingfleet ( carrément "flotte tranquille", adorable...!) qui avait la lubie de porter invariablement des bas bleus. Des rivales (en quoi?, sûrement des ignorées du Salon...) de Mrs Montagüe prirent le partie de rebaptiser ce rassemblement de "cercle des bas bleus".

Cela dit, la vicieuse vengeance de quelques femmes londoniennes est pourtant demeurer dans les annales... Qu'à cela ne tienne, réutilisons cette expression à foison pour nous moquer des moeurs des contemporaines que nous trouvons trop imbue de leur littérature...

Une raison possible pour évoquer cet usage peu fréquent d'une aussi belle terminologie viendrait du fait que notre époque du politicaly correct interdirait de manière virulente, par l'intervention de diverses campagnes féministes, l'usage d'une expression si péjorative.

Honnis soit qui mal y pense, dirait-on...



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