samedi 6 janvier 2007

Document 9

Ça y est, tu le dis.
Tu ouvres tes veines, presque, on dirait, tu mets en veilleuse ton orgueil, tu te dis, ça y est, il m'aime.
Je peux baisser la garde, je peux arrêter de jouer à l'Amazone, je peux ranger mon carcois.

Rien, que dalle, fuckall, nothing, nada sans son ca, tout sauf rester.

On ne peut pas m'enfermer dans une cage, me rendre docile, brosser mes dents sans que je ne morde un doigt.

Ça, c'était avant, avant qu'il ne vienne me dire que ma tête est trop vide, que d'hélium je peux la remplir. Mon orgueil saigne, à blanc dirait d'autres médecins.
C'set le beordl dnas mon epsirt.

Fast


Now that Mardy Bum... Arctic Monkeys, j'écoute.
Génération stérilet et putsch désavoué, when you are all argumentative, de quoi dire Je porte des soutiens-gorges noires pour la provoc', de plus en plus de bassesses, ché pas, tu sais toi?

En tout cas, la nuit est vide. Ces mêmes phrases à l'abandon et que l'on répète pépère assis sur une mobylette, j'voulais voir le soleil se lever, hier matin, alors j'ai mis le cadran, puis c'est juste à 4h du matin que tu changes d'idée et que tu débranches le machin qui hurle, cheveux ébourrifés, burritos ailleurs(on parle de la frontière avec le Mexique), j'apprends à vivre en-dehors,
you know c'est l'Amérique, l'amie, réveille-toi, mets tes chaussettes et saute à pieds joints dans l'herbe rase.

J'ai écris des lettres, beaucoup, dirais-je, et si peu assez, en même temps. C'est mon île, I speak, I speak German. Elles vous détestent, les hétaïres? Belles jambes qui s'enflamment, voir toucher sentir.

On dirait que les sens dictent mon existences. Je suis synesthète, qu'y puis-je? Les psychologues qui s'entêtent à dire qu'il faut de la co-co-co-munica-tion. Allez vous faire voir. J'ai une amie qui a besoin qu'on l'écoute, c'est tout... De grandes oreilles, vous êtes.

Comprenez ma désillusion... Les psychologues ne le sont pas tous par intérêt de sauver l'âme humaine... Je lis l'Idiot, et c'est une thérapie. Compassion, où te terres-tu? Je mets mes pantalons au sol, laissez-moi tranquille, j'ai besoin d'exode.

À qui ressembles-tu? Une abeille; j'ai coupé court mes cheveux.
Il faut dormir, maintenant...




Photo Wray-Maccan

Claude Esteban


Ce sera le soir, la même heure
du soir, les colombes
commenceront à se poser sur les branches,
quelqu'un dira, comme
l'herbe est haute, allons nous asseoir,
racontons-nous

pour passer le temps une histoire un peu folle,
celle d'un roi

qui croyait tout savoir et qui perdit
tout, quelqu'un

dira, c'en est fini des fables
tristes, oublions-les,

comme le soleil se couche lentement.

. . . . .

Tout sera fini, nous regarderons
un petit arbre rose
et les pétales tomberont sur nous
doucement, il y aura

du soleil et sans doute au loin la forme
vague d'un nuage

comme pour dire que les choses
ne pèsent plus et ce sera
comme si le malheur était une histoire
vieille,

si vieille que personne ne se souvient.

Poème extrait de Un certain accent, anthologie de poésie contemporaine, atelier des brisants, 2002

jeudi 4 janvier 2007

Au beffroi.


pour Lui

Ne le dites pas ainsi

Que vous mettez vos

Chaussettes, vos bottines

et que vous

Partez

Ne le dites pas pour

L’amer du soir

Et vivre dans les

Épaufrures de la terre

Je suis triste si vous

Le dites

Juste triste, mais je

L’écrit tout de même

Si jamais vous tenez

À dire

Je pars.









Photo de Maccann