samedi 18 août 2007

Paul-Marie Lapointe



kimono de fleurs blanches de fleurs roses la
nuit porte des oranges dans tes mains je voudrais
que nous mourions comme le jour puisque
jamais nous ne pourrons retrouver ce petit cab qui
nous menait dans le fond de la mer bouche de
truite rouge repaire parfumé dans les coraux et
les éponges qui nous examinaient avec leur regard
nombreux tu les chassais avec cette moue de
framboise écrasée le vent qui passait courant
de cuivre et de parfums nous avions fait pousser
un géranium dans la coupe d'une moule assassi-
née dans tes oreilles des papillons coloraient nos
musiques inventées par les lèvres du mirages englouti
d'une ville un grand fauteuil baroque s'en venait
à la dérive de grand'mère à lunettes ovales et
cette étoile de frisson qui montait sur ta jambe gau-
che le long du mollet sur le genou dans le
creux de la cuisse mais soudain comme toute la
mer a disparu et le sel des cheveux et le jour
qui va paraître et qui est plus vide que le reste du
monde



Paul-Marie Lapointe (poème tiré du recueil Le vierge incendié, écrit à l'âge de 18 ans)



P.S.: La beauté existe encore.

Photographie: Christopher Wray-Mccann

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