samedi 18 août 2007

Recyclage (écriture du 15 août 2006)


Sur la route, les idées presque translucides à cause des phares de l'automobile cyan qui double trop lentement, lumière qui surplombe la tête, crash programmé pour l'an 2000, nous n'existons que par procuration, c'est agréable de ne pas être. Je suis partie de trop loin pour parler de souvenirs qui pourtant ne remontent qu'à hier, ou peut-être qu'en existant plus, le temps s'est figé comme la langue d'Annik sur les glaces roses, elle prenait toujours les roses, l'été chez nos grands-parents. Peut-être que ça ne sert vraiment plus à rien de lire La Théorie du Chaos, parce que comprendre au dehors du temps, c'est un peu le perdre. Tant pis pour le temps gâché, mâché, mastiqué et revomi sur bloc-note. Je suis présente, pédante et j'ai envie de m'affranchir. On me fera l'amour avec les yeux et j'irai faire voir tous ses enfoirés. À reluquage, reluquage et demi. "Vous êtes tous des gros merdeux", ça remonte à cet après-midi, dans l'autobus de ville, j'étais debout avec Louis, l'autobus était bondé parce que les fonctionnaires venaient de terminer leur journée de travail.

Que peut-on contre les fontionnaires? Ils sont là, fidèles, on en parle comme on parle du métier de professeur, qui en sait réellement quelque chose, on rit des formalités et des imprévus, de n'importe quoi, de préjugés, en somme. "VOus êtes tous de gros merdeux" parce qu'en parlant assez fort contre l'inaction des gens envers le conflit au Proche-Orient, en parlant de l'absence de la Harpe nationale au Congrès contre le SIDA, personne n'a réagi. Peuh.

Là, perdue, mon esprit dira de me taire, de traiter mon coeur avant celui des autres. Ma pyramide de Maslow inclue tous les démunis de la terre, il faut qu'ils soient bien avant de pouvoir accéder au stade supérieur, tous ensemble. On m'a toujours dit que j'avais tout. La santé, l'éducation, un toit une famille, etc. Ainsi, ai-je droit de pleurer? Ai-je droit à la tristesse, alors que d'autres n'ont rien? Je ne sais plus. Peut-être faut-il accéder aux problèmes profonds sans contours ni détours, en fonçant, le chemin le plus court entre deux points est l'hypothénuse. Atchou, à mes souhaits, hamdouallah.

Bonne nuit.

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